20 May 2024

Elle piaffe d’impatience

Il serait prévu, dans l’organisation de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, qu’Aya Nakamura interprète une chanson d’Édith Piaf.

Indépendamment du talent réel ou supposé de cette artiste, talent sur lequel je ne m’exprimerai pas*, on ne peut s’empêcher de renifler autour de la polémique sur sa prestation supposée un fumet rance de racisme plus ou moins décomplexé. Quant au choix d’une chanson d’Édith Piaf, il est tout à fait révélateur de la rancidité de la pensée desdits organisateurs, comme si la France s’était figée au milieu du XXe siècle en une image d’Épinal idéalisée et formatée pour touristes en mal de clichés.

Par ailleurs, il y a tellement de critiques à faire sur l’organisation des JO et la complicité de ce gouvernement, qu’ Aya Nakamura est le parfait chiffon rouge à agiter pour détourner l’attention des diverses malversations et autres atteintes aux libertés individuelles, tout en se faisant passer « en même temps » pour progressiste et ouvert, tandis qu’on organise en parallèle un génocide de migrants et de pauvres.

Ceci étant, faire interpréter par une artiste noire une chanson d’Edith Piaf qui, si elle n’a peut-être pas véritablement ni activement collaboré avec l’occupant allemand durant la guerre, s’en est particulièrement bien accommodée et en a apprécié les avantages, ne peut qu’avoir un petit côté jouissif.


* ce ne sont pas les 3 secondes et demie que j’ai entendues et qui ont fait saigner mes oreilles de vieux con grincheux qui me permettraient de juger
tout ce que je puis en dire est que ça n’est pas ma tasse de thé au novitchok, mais comme ça n’est pas plus le cas avec les 99,9 % de la production dite musicale actuelle, quel que soit le glapisseur, c’est difficile d’en déduire quoi que ce soit…

(illustration : photographie d’Aya Nakamura postée sur son compte Instagram)

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *