« The Last of Us », série (1 saison pour le moment) de Neil Druckmann et Craig Mazin, avec Pedro Pascal et Bella Ramsey (2023)
Adaptée plutôt fidèlement (à ce qu’il paraît) d’un jeu vidéo à succès (auquel je n’ai pas joué), c’est LA série événement qui a enthousiasmé la quasi-totalité des médias et des internautes !
De quoi qu’est-ce que ça cause ?
L’humanité a terriblement souffert d’une épidémie, suite à la mutation d’un champignon parasite, le Cordyceps, qui transforme les personnes en “infectés”, des êtres violents dont l’unique but est d’infecter à leur tour les humains.
Vingt ans après le début de cette pandémie, dans un monde où toutes les grandes sociétés se sont effondrées pour laisser la place à de petites communautés repliées sur elles-mêmes, Joel, un homme d’âge mûr, accepte de conduire Ellie, une ado insensible à la contamination, dans un lieu où l’on pourra créer un vaccin à partir du sang de la jeune fille. Au cours de leur voyage à travers ce qu’il reste des États-Unis, ils devront faire face aussi bien aux infectés qu’à des survivants hostiles.
Bon, une énième série post-apo avec des zombies, donc…
« Ah non non non ! C’est pas des zombies ! C’est des infectés ! »
Euh… les gus sont défunctés, puis ressuscités sous la forme de brutes bestiales crétines et dégoutantes dont l’unique objectif est de croquer du bien portant : bref, c’est des zombies.
Et que nous propose donc cette énième série post-apo de zombies qui la sorte tant de l’ordinaire ?
Béééééééééé… rien.
Et même moins que rien.
Je n’ai jamais vu une série aussi vide de sens.
Ah c’est très bien fait, la réalisation est léchée, les comédiens convaincants, tout ça, hein ! Mais derrière (ou dessous, voire dedans) on a quoi ? rien. Nada. Que dalle. Nib. Peau d’zob. R-I-E-N !
On dira ce qu’on voudra de The Walking Dead, qui n’était pas sans défauts (houla non !), mais au moins proposait-elle quelque chose, à savoir de “tester” des modèles de sociétés alternatifs et d’en pointer du doigt les limites (avec en creux le message : « ne perdons surtout pas la merveilleuse société américaine qui est la meilleure de toute » parce que bon, hein, voilà, soft power, tout ça).
Mais là, même pas. Sur 9 épisodes, 8 d’un vide total, absolu, presque artistique dans sa radicalité vacuitesque. On suit deux personnages qui ont chacun leurs failles, mais qui sont tellement archétypaux qu’on se contrecogne les faux-filets de ce qui peut leur arriver (d’autant qu’on sait par avance qu’il ne leur arrivera rien), et qui ne font que rencontrer des PNJ (Personnages Non Joueurs) sans épaisseur qui ne font de toute façon que passer.
Et je ne parle même pas des innombrables incohérences scénaristiques !
Heureusement, il y a un épisode 3 (qui n’existe quasiment pas dans le jeu d’origine) dont je ne dirai rien, mais qui permet de narrer l’histoire de deux personnages enfin construits et dignes d’intérêt ! Preuve que quand on laisse des scénaristes créer, ils sont bien meilleurs que lorsqu’on leur impose d’adapter bêtement quelque chose qui n’est pas fait pour, à savoir un jeu vidéo, aussi bon soit-il, prétendument.
Donc, si vous n’avez rien d’autre à faire, ça n’est pas désagréable à regarder, mais vous pourriez tout aussi bien préparer une tarte aux carottes. C’est bon, les tartes aux carottes.