« La Cabeza de Joaquín Murrieta », série en 8 épisodes de Mauricio Leiva-Cock et Diego Ramírez-Schrempp, avec Juan Manuel Bernal, Becky Zhu Wu et Steve Wilcox (2023).
Une série de western ? mouais bof… Comment ? c’est une production mexicano-colombienne en partenariat avec Amazon ? ah ! ça change… voyons voir ça !
De quoi qu’est-ce que ça cause ?
Peu après la fin de la guerre américano-mexicaine (1846-1848), la Californie est désormais rattachée aux USA. Les paysans mexicains qui vivaient du travail de leurs terres sont expulsés sans ménagement ni dédommagement par les militaires étasuniens, lesquels n’hésitent pas à appliquer une “loi” arbitraire, violente, raciste, à grands renforts de viols, de coups de fouet et d’exécutions sommaires.
C’est dans cet environnement sans pitié qu’évolue Joaquín Murrieta, un bandit de grand chemin dont la tête est mise à prix et dont les coups d’éclat pourraient bien redonner espoir aux Mexicains bafoués dans leurs droits.
Au même titre que Cartouche ou Mandrin en France, Joaquín Murrieta a bel et bien existé, mais ses “exploits” ont été tellement enjolivés, quand ils n’ont pas été créés de toutes pièces, que le personnage est plus un mythe qu’une figure historique.
C’est d’ailleurs ses aventures romancées qui inspireront au début du XXe siècle l’auteur Johnston McCulley pour créer Zorro.
Mais dans cette série très énervée, on est loin (trèèèèès loin !) de l’imagerie Disney du bon vengeur masqué. On tendrait davantage vers le western spaghetti sale des années 70, sans toutefois les outrances inhérentes au genre.
Joaquín Murrieta est un salaud qui se bat contre des salauds dans un monde de salauds, non pour une cause, mais pour lui, quitte à sacrifier quelques “amis” (en a-t-il seulement ?) au passage.
La photo est superbe, la reconstitution historique très bien faite (notamment les scènes de fusillades sont particulièrement réalistes et donc aux antipodes de ce qu’on peut voir d’ordinaire à Hollywood), les personnages haïssables à souhait et fort bien interprétés, la musique très originale et totalement anachroniquement assumée (une sorte de rock sale et énervé)…
À voir, donc, si on accepte de sortir des pistes battues du western à papa.