14 March 2025

Fée du logis et Faune “sauvage”

« Carnival Row », série en 2 saisons (pour le moment ?) de René Echevarria et Travis Beacham, avec Orlando Bloom, Cara Delevingne, Simon McBurney, David Gyasi, Tamzin Merchant, Karla Crome et Jared Harris (2019-2023)

Voilà une série à côté de laquelle j’étais passé lors de la sortie de la première saison en 2019. Et pour cause ! Outre qu’elle n’a pas bénéficié de très bonnes critiques à l’époque, le steampunk m’emmerde globalement et le merveilleux est généralement gnangnan proutprout pour les pitis nenfants, alors le mélange des deux, hein, bon, voilà, quoi…
Et pour parachever le tout, la présence d’Orlando Bloom dans l’un des deux rôles principaux avait fini de me refroidir, l’homme étant tout de même un habitué des rôles d’huître molle.

Quelle ne fut pas mon erreur, heureusement bien vite réparée à l’occasion de la sortie de la deuxième (seconde ?) saison !
Car c’est sans doute LA série de ces dernières années qui porte un message politique aussi fortement, tout en restant grand public.
Et si Orlando Bloom n’y déploie pas des talents de comédien extraordinaires, alternant entre le registre grognon et le registre ronchon, ce qui ne relève pas d’une grande gageure, le fait qu’il soit producteur exécutif est tout de même à mettre à son actif.

De quoi qu’est-ce que ça cause ? Je ne vous le dirai pas. C’est pas tant que ça soit compliqué, mais ça prendrait du temps. Presque autant que de regarder la série. Sachez juste que nous sommes dans une société ressemblant énormément au Londres victorien, en pleine révolution industrielle, mais qu’y cohabitent, plus ou moins bien, diverses populations : humains, faunes, fées, centaures, etc. Ouais. Bon, dit comme ça, ça donne pas particulièrement envie, c’est vrai. C’est bien pour ça que j’avais zappé la première saison. Je vous promets que ça vaut le détour.

Déjà, d’un point de vue purement visuel, c’est beau. La photo est époustouflante, et les décorateurs, accessoiristes, costumiers et maquilleurs ont dû prendre un pied fabuleux à créer ce monde crade et merveilleux à la fois. À noter aussi que les effets spéciaux numériques, s’ils sont absolument partout, sont parfaitement intégrés et savent se faire oublier.

Ensuite parce que c’est tout sauf stupide. Derrière les aventures de Philo et Vinny, on nous rejoue une bonne part de notre Histoire “récente”, en appuyant bien fort là où ça fait mal : colonialisme, esclavage, lutte des classes, démocratie d’opérette, etc.

Enfin parce que ça n’est pas gnangnan du tout : évitez de mettre votre chère tête blonde de 8 ans devant, ça pourrait lui faire tout drôle ! (et à vous aussi quand vous devrez répondre à une question du genre « il fait quoi, là, le Monsieur-chèvre avec la dame toute nue contre le mur ? »)

Autre bon point aussi : chaque saison a une fin, ce qui est fort plaisant, rien n’étant plus irritant que ces séries qui ne finissent jamais (même si, dans le cas présent, la fin de la saison deux est un poil trop “happy end” à mon goût).

Bref, c’est à voir, vous ne devriez pas être déçu !