14 March 2025

À votre Santé !

Petit retour d’expérience sur l’état du système de santé français, en attendant la prochaine pandémie dans la joie et la bonne humeur.

Il y a une quinzaine de jours, j’ai chopé la crève.
Rien d’étonnant à cela : entre l’hygrométrie qui est au taquet et la température qui fait le yoyo, dès qu’on met un pied dehors, on transpire comme un âne avant de grelotter.
Bref, le système immunitaire est à rude épreuve et virus et bactéries s’en donnent à cœur joie !

Mais bon, on ne va pas s’inquiéter pour un vague petit mal de gorge et un nez bouché.
Deux jours plus tard, le petit mal de gorge est devenu laryngite aiguë, accompagnée de fièvre et d’état comateux, avec des ganglions gros comme des abricots ! (des abricots bretons, mais des abricots tout de même !)
Je me mets au régime Paracétamol (3 grammes max par jour), sans grand effet.
Comme ça ne semble pas passer, il est temps de s’en remettre aux compétences de l’homme-médecine, d’autant qu’il est possible que ça soit le énième variant du vilain CoViD, même si je ne vois pas bien où j’aurais pu le choper, mon niveau de sociabilité étant proche du zéro absolu.

Appel à la maison médicale proche de chez moi.
Mon médecin est en congés (c’est son droit le plus strict), ce sera donc son interne qui s’y collera. Ok, pas de problème, d’autant que, aussi pénible ce soit, mon cas ne relève pas non plus du Dr House ! Par contre… pas de rendez-vous avant 3 jours ! Euh… en 3 jours, si ça s’aggrave, je crève et si ça s’arrange, j’aurais pris rendez-vous pour rien… mais c’est comme ça : 3 jours ou rien ! Va pour 3 jours.

Et de fait, durant ces trois jours, mes symptômes ont légèrement régressé, mais pas non plus au point que je galope comme un garenne (ceci étant, je ne galope jamais comme un garenne !).

Je me présente donc au rendez-vous, au jour et à l’heure dite.

La secrétaire à l’accueil de la maison médicale m’informe alors que… je n’ai pas de rendez-vous ! ou plutôt qu’il n’a pas été enregistré. Bon………
Heureusement, il y a un créneau libre peu après avec l’interne d’un autre médecin. Pas de souci, je vais attendre un peu. Ceci étant, s’il n’y avait pas eu de créneau, c’était pareil, et j’étais bon pour repoireauter 3 jours !

L’interne vient me chercher. Examen. C’est viral. CoViD ? Peut-être, pas sûr. Pour être sûr, faut faire un test PCR. Ok.
Il me rédige donc une première prescription pour que je puisse renouveler mon stock bien entamé de Paracétamol et une seconde qui se résume à ces mots : « PCR covid ». Rien d’autre.
Il ne me dit rien non plus de la procédure à suivre si tant est qu’il y en ait une.

Je sors de la maison médicale et vais à la pharmacie pour récupérer le Paracétamol et faire le test ou du moins prendre rendez-vous, mais il est passé midi et l’officine est fermée.
Qu’à cela ne tienne, je dois aller à la ville le surlendemain, j’irai à la pharma par la même occasion.

Le surlendemain, je me pointe à la pharmacie avec mon ordonnance. La pharmacienne me dit :
« Ah ben oui, mais non, on ne fait pas ça, ça n’est pas un autotest, c’est un PCR, ça doit se faire en cabinet infirmier, normalement le médecin aurait dû l’indiquer. »
Sauf qu’il ne l’a pas indiqué. Peut-être devais-je savoir cela par moi-même ? Bon…….. Je rentre chez moi.

Je vais sur le site internet de la maison médicale proche de chez moi pour prendre le numéro de l’infirmière, mais vois sur le site qu’il y a une permanence quotidienne de 11 h 30 à midi. Cool ! Je me pointe donc à 11 h 25 à la maison médicale.

La secrétaire à l’accueil de la maison médicale m’informe alors que… la permanence n’a jamais été mise en place et que la mairie (qui gère le site internet) n’a jamais fait les modifications sur le site malgré les nombreuses remontées ! D’ailleurs, cette permanence figure aussi sur la porte de la maison médicale, mais c’est comme ça. Bon…….. Je rentre chez moi.

Je retourne sur le site internet, prends le numéro du cabinet d’infirmier et appelle.
Pas de secrétariat, juste un répondeur. Je laisse mes coordonnées.

Le lendemain matin, samedi, on me rappelle.
PCR covid, ok. Y a un créneau à midi. Je prends ! Ok, à tout à l’heure.

5 minutes plus tard, l’infirmière me rappelle.
« Euh… c’est un autotest qu’il vous faut ?
– Non, un PCR.
– Ah, donc il faut envoyer au labo.
– Peut-être, je ne sais pas, c’est vous la spécialiste.
– Non, parce que s’il faut envoyer au labo, y a un souci : le transporteur pour le labo passe à 11 h 30, alors si vous venez à midi, ça sera trop tard, et puis demain c’est dimanche…
– Ok, on fait comment alors ? On remet à lundi ? Ça ne va pas faire tard ?
– Votre prescription, elle date d’hier ?
– Ah non, de mercredi.
– De mercredi ??? vous êtes une personne à risque ? vous avez des pathologies ? vous êtes immuno-déprimé ?
– Non, rien de tout ça… De plus, mercredi, j’allais déjà mieux et aujourd’hui encore plus, si ça se trouve la charge virale est réduite à plus grand chose…
– Mais pourquoi vous voulez un PCR alors ?
– Ce n’est pas moi qui en veux un ! Je le demande parce que le médecin me l’a prescrit ; j’imagine que savoir s’il s’agit ou non du CoViD peut s’avérer utile en cas de complication ou si je l’ai refilé à quelqu’un ou je ne sais quoi encore ? Pour les statistiques nationales, peut-être aussi ?
– Ah mais non ! Y a plus rien de tout ça ! Et puis au bout de tant de temps, ça ne sert plus à rien de toute façon !
– Bon……. Donc pas de PCR ?
– Ben non, pas de PCR »

Et de fait, les deux jours suivants, tous mes symptômes ont quasiment disparu.
Jusqu’à ce que… un petit gratouillis viennent m’irriter la gorge.

24 heures plus tard, me voilà à 39,5° C de température, la tête baignant dans la compote, toussant comme un dératé…
Finalement, je vais peut-être quand même le faire ce PCR…
J’appelle l’accueil de la maison médicale pour prendre rendez-vous avec le médecin en expliquant ma situation à la secrétaire, laquelle me confirme qu’il vaut mieux que je fasse le test avant de voir le docteur, histoire qu’on soit sûr.
Ok.
J’appelle donc l’infirmière (qui est aussi dans la maison médicale, mais la secrétaire ne peut pas transférer l’appel) et prend rendez-vous pour le PCR pour le lendemain après-midi.

Je me présente donc au rendez-vous, au jour et à l’heure dite.
L’infirmière me reçoit. Je lui donne ma prescription et elle s’étonne :
« Mais… elle a une semaine, votre ordonnance ?! »
Je lui explique donc tout le déroulé. Ok. Grattouillage de cervelet au coton-tige. Et on aura les résultats quand ? Il est 17 heures… donc ça partira au labo demain matin, et résultats en fin de matinée ou à 14 heures au plus tard. Ok.

En partant, je m’arrête à l’accueil pour prendre rendez-vous avec le médecin en précisant que les résultats arriveront au plus tard à 14 heures. Rendez-vous à 15 heures, alors. Parfait !

Évidemment, le lendemain, à 15 heures, toujours pas de résultat de PCR. Le médecin demande à sa secrétaire d’appeler le labo pour savoir ce qu’il en est.
Figurez-vous que, comme presque plus personne ne fait de tests CoViD, les échantillons PCR ne sont plus analysés sur place dans les labos locaux, mais envoyés à Paris ! Il faut donc prévoir entre 48 et 72 heures après ramassage par le service !

Au final, le médecin m’a represcrit du Paracétamol. Au moins, je peux reconstituer mes stocks.

Le surlendemain, j’ai finalement reçu le résultat du test : c’est bien le CoViD. Il aura donc fallu 2 semaines pour parvenir à cette certitude.

Ah, vous saviez que les autorités sanitaires internationales commencent à tirer la sonnette d’alarme au sujet de la grippe aviaire ? Ça promet, non ?